Début janvier, je me suis offert le stage dont je rêvais depuis des années et des années. Un stage pour apprendre à fabriquer des chaussures auprès d'Hugo, le fondateur d'ArtHPied sur Nantes.
Les voilà mes magnifiques baskets, le modèle Nia de la gamme Huneak.
Alors c'est parti pour un retour en images de ces deux merveilleuses journées. Accrochez-vous, il va y avoir beaucoup d'images.
On commence donc par choisir le modèle et la pointure en faisant des essais dans le showroom. Pour ma part j'ai choisi des baskets plutôt simples.
Puis on choisit les cuirs que l'on veut utiliser. Je me suis contentée de 2 couleurs, j'aurais pu en utiliser beaucoup plus.
Et on commence la découpe des cuirs. Là déjà j'ai appris beaucoup de choses qui pourront me resservir quand je retravaillerai du cuir, identifier les zones abimées, les zones de meilleure qualité ou celles qui se détendent plus etc.
Puis on assemble les différentes parties de la chaussures en cousant point par point avec une machine à coudre très spéciale (sur laquelle on s'est entraîné précédemment). Ici la couture du col (en rouge) et du quartier (en noir). Pour la chaussures, comme pour la maroquinerie, on fait les assemblages à la colle néoprène avant de coudre, car dans le cuir pas d'épinglage.
Ce premier assemblage terminé avec les marques utiles :
On coud de cette manière aussi la claque (partie de devant) et la languette, et puis la doublure. quand on retourne la doublure (qui est en cuir tannage végétal pour le confort), on écrase les coutures avec un marteau :
Pour la languette, on a collé une mousse entre le cuir et la doublure. Cela ne se voit pas sur la photo, mamis il a fallu faire une couture tout autour du H qui a été assez difficile à faire :
Et on pose les oeillets, ça c'est facile :
A la fin de la première journée, on en est là. Les deux tiges (parties supérieures de la chaussure) sont entièrement assemblées et cousues. celle de gauche a été agrafée sur une forme pour se donner une idée :
La tige vue de l'intérieur :
Le lendemain matin on commence le montage. Les tiges sont pointées sur des formes en plastiques, sous les formes il y a une partie des semelles en cuir agrafées sur les formes :
Et on fait un montage à la colle (et pas à la pointe comme cela peut être fait pour d'autres type de chaussures). C'est une étape assez longue qui nécéssite un sacré coup de main mais qui est assez géniale car on a vraiment le sentiment de reproduire des gestes ancestraux. L'outil c'est une sorte de pince-marteau. Donc on tire le cuir (en commençant par la doublure) avec la pince, et on donne des coups de marteau pour coller la doublure sur la semelle. Le but étant de beaucoup étirer le cuir et d'enlever les plis sur tout le tour de la chaussure. C'est pendant le montage qu'on insère le "bout dur" sur le devant de la chaussure et le contrefort sur le talon qui sont dans des matières thermoformables. Je n'ai pas de photos, mais il faut chauffer les pièces avec des sortes de sèche-cheveux, et les mouler à la bonne forme. On utilise même un gabarit gelé pour former le contrefort.
Le montage de la doublure est fini, et celui du dessus à moitié fini car il reste le bout dur à insérer :
Là les montages sont entièrement finis :
Pour compenser l'épaisseur créée par le cuir de la doublure et du dessus sur les bords, on colle du liège sur le dessous de la chaussure :
On arrache les bouts de liège qui dépasse sur tout le tour et on passe au banc de ponçage pour uniformiser tout ça :
Une fois poncé, le dessous de la chaussure est bien plat :
C'est le moment de coller la semelle avec une colle PU (sachant que chaussures et semelles doivent passer quelques minutes au four à une certaine température) :
On passe les chaussures dans une espèce de machine à coussin pour chasser tout l'air :
Et on prépare les semelles intérieures qui sont constituées d'une couche de latex et d'une couche de cuir tannage végétal qu'on marque avec un ambout chauffé à 1400° :
Une dernière piqure pour finaliser l'assemblage de la semelle à la chaussure :
Les chaussures sont quasi finies, on passe à l'étape du bichonnage, où on gomme toutes les petites marques, on camoufle les légers défauts etc. :
Et puis les lacets, ce sont des lacets au mètre, on a juste à les couper à la bonne taille et à fixer les embouts:
Et c'est fini !!!