La lino des coquelicots : le reportage en photos
Une semaine après mon inoubliable stage de linogravure, il était temps d'appliquer tout ce que j'ai appris avant d'oublier.
Mais avant de lire ce long, très long message, prenez 30 secondes pour aller signer la pétition "nous voulons des coquelicots" si ce n'est pas déjà fait.
La première étape, c'est l'idée. Je n'épilogue pas là-dessus, on sait tous ce qu'est une idée.
Donc la deuxième étape, c'est de dessiner son idée. Là, ça tombe bien, ceux qui me connaissent le savent, j'ai toujours de quoi dessiner sur moi. Donc vendredi dernier à la pause de midi, après avoir discuté embrayage et sonde de pression absolue, je me suis remise de mes émotions en dessinant mon idée :
Le dessin est très simple. Ca tombe bien, c'est une gravure d'entraînement.
Quand on a fait son dessin, et a fortiori quand il contient des écritures, on le décalque pour l'avoir à l'envers :
Et on recopie ce dessin à l'envers sur sa plaque de lino, via un papier carbone :
Voilà ma plaque est prête à être gravée. (en fait j'ai même commencé à graver puisque j'ai pensé à la photo après coup). On note au passage le support en bois parfait que m'a fabriqué Ben. Parfait car il est très maniable pour graver des courbes et très solide pour empêcher que je ne me transperce la main gauche avec ma gouge. Gouge que je ne maîtrise pas encore bien :
Tiens, en parlant de gouge, la mienne a 5 embouts interchangeables, ce qui permet d'être soit précis, soit de défoncer des grands aplats rapidement:
Le travail avance bien :
Au bout d'une heure, j'ai fini le travail de précision autour des lettres:
Au bout de 2 heures, j'ai fini de graver ma plaque:
J'ai volontairement coupé la surface "blanche" en haut de ma plaque, ça fait ça de moins à défoncer, et puis ça peut me servir à faire de petits tampons. (je ne suis pas encore très riche en matière première, mais ça va venir, j'ai des filons)
Vient maintenant le premier tirage d'essai. Je ne m'attends pas à quelque-chose de parfait, déjà je n'ai pas utilisé l'encre et le rouleau depuis 3 ans, je n'ai aucune technique, et puis ce premier tirage, c'est surtout pour pouvoir retravailler la gravure avant les tirages définitifs.
L'encre se travaille d'abord sur une plaque de verre (un grand cadre que j'ai acheté 3€ à trocantons samedi matin). Il faut la travailler assez longtemps jusqu'à ce que le grain soit fin. Ce qui se voit et s'entend... enfin quand on maîtrise, moi je fais un peu semblant. Mais mon encre est vieille alors de toutes façons, il faut la travailler. C'est aussi l'étape qui permet de créer sa couleur.
Ensuite, on encre la plaque. Là, ça devient carrément difficile. Enfin... c'est facile... facile à rater ! Car il faut mettre suffisamment d'encre pour avoir de beaux aplats, mais pas trop pour ne pas "boucher les trous".
On voit la concentration que ça demande non ?
Et puis, vient la phase d'impression à proprement parler, la phase où on presse la feuille sur le lino. Ca demande de la précision de la délicatesse...
... et un meilleur outil qu'une conserve de petits pois, aussi bio soit-elle. Mais Ben est sur le coup, je crois que j'aurai bientôt une presse... en bois ? en fonte ? En attendant, la prochaine fois, j'essaie avec mon rouleau à patisserie ! (la dernière fois qu'il a servi c'était pour coller le liège au sol de la chambre de Louise, on reste dans le thème !)
Et la dernière étape, celle qui est magique, au sens "hermione" de ce mot, quand on décolle le papier et qu'on admire l'oeuvre accomplie :
Bah ouais, on en veut des coquelicots ! On en veut tellement que la prochaine fois on les voudrait en rouge (oui ! une lino en 2 couleurs !), et puis sans toutes les petites interférences à droite et à gauche !!
Alors ? Vous en voulez vous des coquelicots ?
(et encore des messages interminables comme ça ?)